Platine 950 Et la lumière fut

Rare et précieux, considéré comme le plus noble des métaux, le platine frappe par sa blancheur argentée et son éclatante luminosité. Connu dès l’Égypte antique et l’époque précolombienne, mais découvert tardivement par les Européens, il n’a livré que plus récemment encore les secrets de son façonnage, du fait de ses propriétés physiques très particulières, avant de s’imposer progressivement comme le métal de prestige par excellence. En particulier dans la joaillerie, où il magnifie comme aucun autre matériau les pierres précieuses lorsqu’il est serti.

Extrait dans quelques régions du monde seulement, comme l’Afrique du Sud et la Russie, le platine appartient à la famille des platinoïdes, qui compte également le palladium, le rhodium, le ruthénium, l’iridium et l’osmium. Métal parmi les plus denses et lourds au monde, il se distingue par certaines propriétés physiques et chimiques uniques comme son exceptionnelle résistance à la corrosion. Paradoxalement, il est également tendre, élastique et hautement malléable, ce qui rend son usinage particulièrement délicat, tout comme son polissage. Chez Rolex, les opératrices et opérateurs qui effectuent la terminaison des bracelets et des carrures savent en effet combien il faut d’expérience pour maîtriser le délicat polissage du platine.

BLANCHEUR ET LUMINOSITÉ

Mais plus encore que son caractère inaltérable, c’est son exceptionnelle luminosité qui confère au platine son statut à part. Que ce soit sous forme de composant fini ou de matière brute semi-raffinée, il se dégage du platine une blancheur proprement fascinante, qui lui donne toute son âme. Pour cette raison, il est le métal de choix des joailliers; celui qui permet comme aucun autre aux pierres précieuses de resplendir de tous leurs feux. Rolex emploie du platine 950, un alliage à 950‰ (pour mille) de platine additionné généralement de ruthénium. Chez Rolex, le platine est avant tout utilisé pour le modèle Day-Date, le plus prestigieux de la collection Oyster. Pour les regards avertis, une Day-Date ou une Daytona assortie d’un cadran bleu glacier est l’indice irréfutable d’un modèle en platine. Le platine est également utilisé pour la lunette graduée et le cadran du modèle Yacht-Master Rolesium et pour la lunette du modèle Yacht-Master II en or gris 18 ct. Sur les lunettes Cerachrom des modèles acier et or gris, c’est également du platine qui est utilisé pour la graduation – par dépôt PVD (Physical Vapor Deposition, dépôt physique en phase vapeur).

UNE LONGUE HISTOIRE

L’utilisation du platine dans la joaillerie, puis dans l’horlogerie en Occident est très récente, puisqu’elle remonte au XIXe siècle. Le métal n’en a pas moins une longue histoire. Il était connu dans l’Égypte antique et utilisé également par les civilisations précolombiennes. Mais ce n’est que beaucoup plus tardivement que sa redécouverte est intervenue. Le platine doit son nom au terme espagnol « platina », qui signifie « petit argent ». Car ce sont les Espagnols qui, au XVIIe siècle, découvrent en Amérique du Sud ce métal blanc qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne perçoivent pas encore la future valeur. Introduit en Europe le siècle suivant, le platine intéresse rapidement les scientifiques de l’époque par ses propriétés physiques et chimiques. Mais ce n’est qu’au début du XIXe siècle que l’on parvient à obtenir du platine pur. Du fait de son point de fusion très élevé – plus de 1700° C –, il faut attendre la fin de ce même siècle pour que des techniques de transformation complexes voient le jour et permettent sa production, puis son utilisation dans un cadre joaillier et horloger.